« Un centre pour être ré-habilité? C'est quoi ça? Hors de question que je me plie bien sagement à leur règlement foireux. Ce que j'ai fait, ça ne regarde que moi et être enfermé avec ces gens dégoulinants de culpabilité me donne la nausée. Ils veulent que je sois bien sage pour pouvoir sortir et être à nouveau libre? OK, je suis doué pour faire semblant de sourire. Mais évitez de m'approcher de trop prêt, je ne vous garantis pas que je ne mords pas. »
Leur but, faire croire à tout le monde qu'ils ont changé pour sortir de ce centre pour "débiles". En réalité ils ne regrettent rien, ou ont nourri pendant leurs années de prison une haine in-considérable pour l'humanité. Ils ont des raisons d'agir de la sorte, ils ne sont pas des monstres, loin de là, ils refusent simplement de se plier aux règles d'un jeu qui les a désigné perdant avant même que la partie ne commence.


« De toute façon le mal est fait. Je sais très bien que je vivrai toute ma vie avec cette culpabilité au fond de moi. Où que j'aille mon crime me suit, comme une ombre dont on ne peut se débarrasser qu'en restant à l'écart du soleil. J'essaie tant bien que mal de me faire une place dans ce centre, c'est vrai, mais voyez-vous je n'ai plus la force, ou plus la volonté de me battre. Peut-être que je trouve que je mérite tout ce qui m'arrive, peut-être que je pense que je ne mérite pas de sortir, ou peut-être même que je crois dur comme fer en le fait que même si je sortais, les gens me regarderaient toujours de cet œil dédaignant et oh combien transcendant qui vous rappelle que vous êtes "le petit merdeux qui sort du centre de ré-intégration à la société, alors que la société ne veut plus de lui". »
Le plus dur, c'est de n'avoir plus rien à quoi se raccrocher. C'est leur cas. Ils ont essayé de s'en sortir, mais tout le monde leur a tourné le dos. Famille, amis, ils ont tout perdu, et aujourd'hui il leur semble que jamais plus ils ne retrouveront le bonheur dont ils jouissaient avant leur arrestation. Il leur faut une motivation, un espoir. Ne pensez pas qu'ils sont inoffensifs; ceux qui n'ont rien à perdre et tout à espérer sont toujours les plus dangereux...


« Les conneries, tout le monde en fait. J'ai mal géré mon coup, en l'occurrence, puisque je me suis retrouvé en prison. Peut-être que je regrette ce que j'ai fait, peut-être que je ne regrette que le fait de m'être fait prendre. Néanmoins je n'ai pas l'intention de rester dans ce trou à rats. Je me suis battu pour sortir de prison et maintenant je n'ai pas l'intention de laisser passer ma chance: je suis jeune, ma vie vient de commencer, et mon erreur de parcours doit être un souvenir, une expérience enrichissante, un point c'est tout. Je sortirai de ce centre incessamment sous peu, je serai -à nouveau- heureux, et personne ne m'en empêchera, sachez-le, je suis prêt à tout pour m'en sortir. Ils ne m’ôteront pas ma liberté. »
Une force de caractère que celle de ne jamais se laisser abattre. Par fierté ou par nécessité, ils veulent à tout prix s'en sortir. Certains ont de la famille ou des amis qui les soutiennent, d'autres veulent coûte que coûte retrouver leur vie d'avant parce qu'ils s'en sont fait la promesse, ou parce qu'ils ont des objectifs, des rêves. Tant qu'ils gardent en tête ces objectifs d'une vie, ils savent très bien que rien ne les arrêtera tant leur motivation est importante.


« Toutes ces personnes qui ont commis de simples erreurs... je ne veux pas que leur vie soit gâchée à cause de ça. Ces jeunes ont bon fond, s'ils sont ici c'est parce qu'ils ont envie de s'en sortir, je pense, et je veux les aider, même ceux qui n'y croient plus, ceux qui pensent qu'ils ne seront plus jamais normaux. Ils avaient de bonnes raisons de faire ce qu'ils ont fait, et certains ont même été victimes de jugements trop hâtifs, d'erreurs judiciaires, alors je veux vraiment les aider à progresser, à aller de l'avant, parce qu'ils le méritent. »